Veus que no veus (Voix que tu ne vois pas) présente la version en féminin des «entrées classiques», les numéros qui commencent un spectacle ou connectent des scènes. D’une part, comme clownesse auguste, Pepa Plana, et de l’autre, comme clownesse blanche, Clara del Ruste. En quoi ça change et quel sens auront ces entrées lorsqu’elles sont jouées par deux clownesses au lieu de deux clowns ? La compagnie de Pepa Plana a toujours revendiqué la figure de la clownesse et maintenant présente les numéros de cirque les plus classiques. S’agit-il de rire ? Oui, mais pas seulement, aussi de parler, jouer et peut-être mordre.
Credits
Clownesse auguste: Pepa Plana:
Clownesse blanche: Clara del Ruste
Direction: Joan Arqué
Scenography: Xavier Erra
Assistent direction: Inés García
Costumes: Rosa Solé/Imma Ebjol
Chorégraphie: Roger Julià
Lighting: Yuri Plana
Musique: Llluís Cartes
Musique et voix à Tirallonga: Roser Pou
Photography: Aureli Sendra / Tony Lara
Production: Cia Pepa Plana
La presse a dit:
Veus que no veus
Pepa Plana est magnifique et extraordinaire. L’énergie, la richesse de ses gestes, les ressources infinies qu’elle exhibe, le rythme sur scène, le mouvement accompagnant chaque mot, le contraste d’états d’âme et en définitive, la communication de Pepa Plana sur scène sont très puissants et font que ce spectacle soit l’un des meilleurs de sa carrière puisqu’il unit ses dons théâtraux au terrain auquel elle ne se décidait jamais à y entrer : la clownesse de piste.Et comme grande nouveauté elle apporte une réplique: l’actrice Noël Olivé, toute une découverte qui joue le rôle de la clownesse blanche et de personne d’ordre devant les stridences de l’Auguste femme. La version en clé féminine de deux des entrées les plus classiques du cirque est une des grandes nouveautés du spectacle et un hommage aux grands-mères qui n’ont pas pu devenir clownesses. Le spectacle parle de l’inégalité dont souffrent les femmes, du point de vue féministe. «Si vous nous avez vues c’est parce que nous y sommes», disent-elles, Plana et Olivé, à la fin du spectacle.
Nous espérons qu’elles continueront à y être et que nous pourrons continuer à les voir dans beaucoup de salles de la Catalogne, parce que ce spectacle, d’après ce qu’on a vu, est une pièce indispensable et nous désirons qu’elle trouve sa place. Elle le mérite.
Marcel Barrera, Recomana 19/10/18.
Veus que no veus
C’est fini les métaphores, Pepa Plana se présente sans ambages. À présent, accompagnée par Noel Olivé qui assume le rôle de la clownesse blanche : grande, snob, dominatrice et pathétiquement défaite par la spontanéité et l’empathie d’une Auguste comme Pepa Plana qui lui dit ses quatre vérités comme un bouffon à son roi. Et cela fait rire le peuple. Ces deux clownesses font un spectacle tendre comme un matelas, mais avec un point sain de cynisme.
Elles revendiquent les femmes sur scène et aux directions des théâtres. Et elles le font avec les entrées classiques, en évitant de piétiner (drôlement) les versions de Tortell Poltrona et en s’emparant de la maxime de Monti : nous voulons «travailler de travailler».
Jordi Bordes, Recomana 20/10/18